
Trop tard pour changer?
Il nous arrive de penser ceci : il est trop tard pour changer… Je suis trop vieux, trop vieille… Le moment est passé… Personne ne voudra de moi…
Voici une leçon de la nature qui peut trouver écho dans la vie des humains, particulièrement lors du passage parfois difficile qu’on appelle crise de la quarantaine ou de la cinquantaine. On y parle du courage de lâcher prise pour aller vers quelque chose de mieux, peu importe dans quel volet de notre vie.
Il s’agit d’un texte de tradition amérindienne qui s’appuie sur des faits réels.
La deuxième naissance de l’aigle
Parmi tous les animaux de son espèce, l’aigle est celui dont la vie est la plus longue. Il peut atteindre les 70 ans.
Mais pour vivre jusqu’à cet âge, il lui faut prendre une décision difficile. Vers l’âge de 40 ans, il doit choisir entre se laisser mourir ou passer par un douloureux processus de régénération qui dure 150 jours, soit cinq longs mois.
Ses longues serres sont devenues trop flexibles et ne peuvent plus saisir les proies dont il se nourrit. Son bec long et pointu est rendu trop courbé. Ses ailes se sont alourdies du poids des plumes anciennes, épaissies, trop nombreuses, qui rendent son vol difficile.
Le processus de régénération exige de l’aigle qu’il vole jusqu’en haut d’une montagne, jusqu’à son aire. Là, contre la roche, il frappe du bec jusqu’à l’user. Puis, il attend la repousse d’une corne nouvelle et solide qui formera un nouveau bec. Ensuite, il fait en sorte d’arracher ses serres. Alors, de nouvelles serres se développent selon un processus de repousse permanente. Puis, l’aigle commence à arracher ses vieilles plumes. D’autres, plus légères et plus soules, repoussent alors. Enfin, après ces cinq mois de patience douloureuse, l’aigle entreprend son vol de renaissance et peut vivre encore trente années.
La métaphore, voie royale de la communication, Gérard Szymanski,
InterEditions, Paris, 2014, p.103-104
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