Une vraie pause bien méritée!
« De temps en temps, il est bon d’arrêter notre quête du bonheur
et d’être tout simplement heureux. »
– Guillaume Apollinaire

Depuis 2015, je travaille dans le domaine du bien-être et de l’épanouissement personnel. Mes mantras contiennent des mots-clés comme zénitude, équilibre, bonheur, amour, joie, responsabilisation, autonomie, liberté, plaisir.
Pour être honnête, je suis arrivée au temps des fêtes plutôt fatiguée, en cette mémorable fin d’année. Tellement que je me suis permis de tomber au neutre (cette permission, pour une ex-perfectionniste hyper performante comme moi, est un cadeau inattendu de mon burnout en 2010). J’ai lu, j’ai observé, j’ai réfléchi. J’ai dessiné, cuisiné, fait de la musique, joué à des jeux. De temps en temps, mon critique intérieur se pointait le bout du nez pour me juger un peu : est-ce que j’étais paresseuse? Lâche? Quand cela s’est produit, j’ai choisi de répondre par la bouche de canon, à la Garfield : je suis allée faire une sieste en attendant que ça passe.
Sur les réseaux sociaux, j’ai bien vu passer tous les messages remplis d’énergie des nombreux motivateurs: go, go, go la gang! On se motive! C’est quoi tes objectifs? As-tu fait ton bilan? Si tu veux arriver à destination, il faut puncher l’adresse dans le GPS! Prends rendez-vous! Es-tu inscrit? Dernière chance! As-tu rempli le formulaire? T’es-tu engagé? C’est quoi ton plan? Vite, tu vas manquer le bateau!
J’admire tellement ces gens, mais en toute sincérité, en cette fin d’année Covid, ça ne résonnait pas du tout à l’intérieur de moi. Fallait que je me dépêche pour quoi, au juste? Aller dans le salon? Faire des biscuits? Regarder une quatrième émission consécutive de la série The Crown? Je plaisante, mais à ce moment précis, il m’était impossible de trouver un chapitre dans mes croyances qui comprenait ces thèmes : résolution, planification, gestion, structure, direction, objectifs. Je me sentais essoufflée et vidée juste à les lire!
Il n’y avait rien à faire pour m’activer. C’est comme si mon cerveau avait été remplacé par un Commodore 64 en train de faire une mise à jour de 30 ans. Puis tranquillement, la lumière s’est faite. Tout doucement, délicatement. Les nuages ont commencé à se dissiper.
La clé, comme toujours, se trouvait à l’intérieur de moi. C’était d’une simplicité désarmante : je me suis donné la permission de ne RIEN faire. Quand on y pense un peu, c’était un mandat relativement facile étant donné que la planète est sur pause et qu’on n’a justement le droit de RIEN faire! Et quand on ne fait rien, qu’est-ce qui se passe? La pollution se volatilise pour laisser place à la lumière, pour trouver SA vérité.
Comme je l’ai mentionné, je suis arrivée au temps des fêtes plutôt fatiguée. La Covid et ses règles rigides y sont sûrement pour quelque chose, mais pas tant que ça. J’ai fait une découverte surprenante durant le confinement du printemps. J’ai compris que tout le travail que j’ai fait sur moi-même à cause de/grâce à mon burnout en 2010 m’avait préparée au drame humain collectif sur lequel nous surfons depuis le mois de mars. J’avais déjà la conviction profonde que je suis la seule et unique responsable de mon état au jour le jour.
Je suis de bonne humeur et remplie d’énergie? C’est grâce à moi! Je suis triste et bougonneuse? C’est à cause de moi! Bon… c’est possible que le déclencheur de mon mal-être soit extérieur. Des trucs comme écouter les nouvelles, découvrir les statistiques quotidiennes de la Covid, lire les commentaires passifs agressifs sur les réseaux sociaux ou se « pogner » avec le voisin ou le beau-frère au sujet de l’actualité, ce sont tous des déclencheurs qui ont le potentiel de nous mettre en furie! Le volcan s’active dans le bedon et sans l’avoir vu venir, on se met à cracher du feu et du venin sur n’importe quelle pauvre âme qui a le malheur de s’approcher (virtuellement…) de nous à ce moment-là.
Je pense que c’est LA chose à comprendre. Les déclencheurs désagréables et négatifs sont souvent à l’extérieur de nous, mais pour demeurer dans la colère, la tristesse, le regret ou l’agressivité, je dois entretenir le feu du malheur. Ce n’est PAS ma faute si le déclencheur s’active, mais c’est certainement MA RESPONSABILITÉ de stopper l’éruption volcanique, de me protéger et de protéger mon environnement! C’est moi qui ai le pouvoir ultime de modifier mon état intérieur par ma réaction au déclencheur.
Mettons une image sur le principe. Sur la cuisine se trouve une gigantesque marmite dans laquelle ma recette mijote. Les effluves s’en dégagent doucement. Chaque fois que je brasse mon potage, ça sent encore plus dans la maison.
Les ingrédients que je mets dans ma recette sont d’une importance CAPITALE! Si je mets des épices, du bouillon, des légumes frais et de savoureuses fines herbes, mon repas sera aussi délicieux au goût qu’il l’est au parfum.

MAIS… et je m’excuse à l’avance pour l’image dégoûtante… s’il y a du fumier de mouton dans ma marmite, ça va sentir la m***e dans ma maison. Et l’odeur s’en trouvera bonifiée chaque fois que je soulèverai le couvercle pour brasser le mélange. Et mes vêtements en seront imprégnés et l’odeur me suivra partout. Et je me lèverai le cœur moi-même!
Prenez cet exemple et adaptez-le à n’importe quel déclencheur qui provoque de la tristesse, de la colère, de l’agressivité, de la frustration, de l’injustice, de la rage. À partir d’aujourd’hui, soyez LE CHEF de votre vie, mettez le mouton puant aux vidanges!
Si vous vous sentez comme un tas de… fumier, changez d’air, tout simplement! Écoutez de la musique qui vous fait danser, regardez un film qui vous fait rire, aller marcher ou courir, faites du ménage, allez faire un tour de voiture en chantant à tue-tête, peinturez une pièce…
La liberté ultime, ce n’est pas le vaccin. Ce n’est pas la fin du confinement ni la mort du virus. Pourquoi? Parce qu’il y aura toujours des phénomènes extérieurs que je-me-moi-toute-seule-dans-mon-coin ne peux pas contrôler. Parce que si je dis souvent c’est pas ma faute, c’est à cause de lui, c’est à cause d’elle, c’est à cause du système, je ne suis pas chanceuse… en pointant du doigt Pierre-Jean-Jacques ou bien Legault-Trudeau-Trump, c’est que j’ai mis la clé de mon bonheur dans la poche de quelqu’un d’autre. Et ça, ça fait de moi une victime, une prisonnière. Et ça ne me convient pas du tout! Ma vie, mon choix!
Le pouvoir et l’indépendance suprêmes qui mènent au bonheur véritable, c’est de comprendre que je peux changer mon état d’être en AGISSANT dès que je me rends compte que l’odeur de mouton me suit partout. Je vide la marmite, je nettoie tout et je change de recette!
Bon… et pour conclure ce texte sur la Covid, les fêtes en confinement, le fumier de mouton, les recettes, les GPS et la liberté, je vous livre ma grande trouvaille, le fruit de cette pause bien méritée : c’est en me permettant de ne RIEN faire que j’ai retrouvé mon énergie et ma direction!
Et là, je peux commencer à faire ma planification 2021. Pour vrai, je sais à quel point c’est essentiel! Je sais aussi à quel point ça aurait été un exercice vain si je m’étais forcée à le faire alors que tout mon corps et toute mon âme hurlaient qu’ils avaient besoin d’une VRAIE pause. Je sais que c’est (trop) tard pour beaucoup de gens, mais pour moi, c’est juste parfait. Je me suis écoutée, je me suis respectée. Je me suis traitée avec bienveillance et gentillesse, comme si j’étais ma propre meilleure amie!
Sur ces mots, je vous souhaite une merveilleuse année. Surtout, je vous souhaite de (re)prendre possession de la clé de votre bonheur. Ne la mettez jamais dans la poche de quelqu’un d’autre!
